Chez Camilo

(J'ai envie de me frapper mon pavé s'est effacé.)

[Camilo]

Après une aventure rapide au supermarché, nous étions arrivés 20 minutes plus tard devant mon loft. On s'était arrêtés au supermarché au dessus du Hazard pour la forme, ou pour la symbolique. Il paraissait complètement banale quand on ne sait pas, ça me fait toujours bizarre. D'autant plus que j'ai le réflexe de regarder là où la porte secrète se trouve, de quoi tuer la magie en une seconde. 

Graham a pris ce dont il avait besoin pour faire son repas : le saumon, les ingrédients pour sa sauce aussi. Puis j'en ai profité pour prendre un tiramisu en plus, parce que ça c'est mon péché mignon par excellence. J'en prenais presque jamais, étant donné que je n'ai personne avec qui le partager, au moins Graham était là ce soir.

Cette pensée me rendait nerveux, si nerveux que si Graham avait la somptueuse idée de me toucher la seule chose qu'il pourrait sentir c'est la raideur de mon corps. La dernière fois que j'ai amené quelqu'un chez moi, c'était il y a deux ans, Maïa. Graham, ça fait un bail que personne n'a vu la couleur du papier peint de mon loft, je peux te l'assurer.

La voiture fermée, je tiens agilement le petit sachet de course que j'avais entre mes doigts. Allez, nous y voilà. Juste devant mon loft.

(Oof horrible :( C'est pour ça que généralement si je dois faire sur téléphone je préfère le taper sur un bloc note parce que ça sauvegarde automatiquement. Par contre la COÏNCIDENCE mais j'ai fait un tiramisu cet aprem x'D)

[Graham]

J'étais content et excité pour ce qui allait venir. Cuisiner n'était pas tant quelque chose qui me rendait nerveux, j'étais plutôt confiant dans ce que je faisais. C'était mon boulot, de toute façon, et je le faisais même sous la pression de supérieurs et de clients désagréables, alors. Pour le reste, j'étais un peu plus timide sur le principe de me rendre chez quelqu'un. Notamment, chez Camilo. J'espérais du coup ne pas me foirer.

Dans la voiture, après notre passage à la supérette, je n'ai pas pu m'empêcher de piquer du nez. Je me battais pour ne pas tomber de fatigue dans mon siège, et je me concentrais sur la route et certains marqueurs voyants.

J'imitais Camilo, cherchant d'abord le sachet de course avant de comprendre qu'il l'avait pris. En sortant de la voiture, je fixais le bâtiment devant lequel on venait de s'arrêter. Alors, il habitait là ? J'ai lancé un regard interrogateur à Camilo, surpris qu'un type de la pègre puisse vivre là. Bizarrement, j'imaginais quelque chose de plus.. riche, ou d'excentrique ? Allez savoir.

" - T'habites ici alors ?"

(Je suis un putain de mentaliste xD)

[Camilo] 

“-Eeeeh oui !” 

Mon loft était dans un coin tranquille. Tranquille dans la mesure du possible à Desmios, et donc j'entends par là un coin où il n'y a pas trop de passage, assez éloigné mais suffisamment proche du centre-ville. Les voisins ne sont pas trop chiant, ils s'en fichent en fait. Peut-être savent-ils ce que je fais de ma vie, mais ils ne cherchent pas à s'en mêler, et tant mieux. 

Devant ma porte, j'attrape agilement les clés pour les faire rentrer dans la serrure et nous laisser entrer. Je réfléchissais à la propreté et au reste. Je crois que tout était impeccable à cause de mon côté maniaque. Mais si quelque chose ne l'était pas ? 

Le dernier m'indique que la porte est déverrouillé, après quoi je la pousse pour laisser faire place à Graham.

“-Je t'en prie.”

(En plus c'est mon dessert favori x'D)

[Graham]

Je regardais Camilo faire, dérivant dans mes pensées. C'était réellement une situation hors du commun. Personne ne venait jamais me voir lorsque ça allait mal, et je n'aimais voir personne de toute manière. Mais Camilo ? C'était différent. Si je pouvais, je passerai le plus clair de mon temps avec lui. C'était bien plus simple et plus intéressant, et son caractère atténuait les démons du mien.

Je souriais en réfléchissant, jusqu'à ce qu'il m'invite à l'intérieur. J'hochais la tête, en m'engouffrant chez lui, retirant mes chaussures immédiatements pour les poser dans un coin. Forcément, je ne pouvais m'empêcher de regarder les alentours.

" - Ca a l'air si confortable."

J'étais plutôt admiratif, en fait. Mon appartement ne ressemblait pas du tout à ça et pour être honnête, c'était bien dommage. 

(XD IM SUCH A GENIUS, Camilo et toi vous partagez le même dessert préféré incroyable)

[Camilo]

Je me sens soulagé qu'il soit entré, mais stressé qu'il soit entré. Il était entré, c'était bien réel, il n'avait pas eu un doute quelconque ou quoi et l'avait fait vite. Super. Alors pourquoi je me sentais aussi stressé qu'un adolescent à son premier rendez-vous galant ? Ça n'avait rien à voir, mais la sensation je la confondais très facilement. 

Il est entré, j'ai fermé la porte derrière moi sans la fermer à clé. Je posais juste les clés sur le petit meuble qui se dressait devant l'entrée, et schématiquement je me défaisais de mon manteau en le retirant manche par manche, avant de l'aggriper au porte-manteau. 

“-Tu peux poser ta veste là si tu veux.” lui dis-je en pointant l'endroit du doigt.

Dans mes manies terrible, j'ai pas pu m'empêcher d'attraper les chaussures de Graham et de les poser avec les miennes qui se trouvaient en dessous du meuble à clés. C'est appaisant, de savoir que tout est en ordre.

“-La lumière est à côté de toi, tu peux l'ouvrir s'il te plaît ?”

[Graham]

J'hochais la tête, suivant ce qu'il disait. J'ai finit par trouver l'interrupteur et allumer la lumière, avant de retirer ma veste. Bizarrement, j'y laissais aussi mon portable. Personne n'appelle jamais de toute façon.

J'ai imité Camilo, déposant ma veste là où il avait posé la sienne. Je pouvais ressentir la nervosité de Camilo, et il m'était difficile de m'empêcher de jeter quelques coups d'oeils incertains vers lui. Hm, ou peut-être avait-il simplement besoin de se calmer et de se détendre quelque part ?

J'ai fini par lui tendre ma main, les yeux rivés vers lui.

" - Donne moi le sac, je vais m'y mettre si tu veux. Est-ce que tu me laisses carte blanche pour ta cuisine ? Je te promet qu'il n'y aura pas de casse, et que je rangerai tout."

Même chez moi, c'était très propre et organisé. C'est la base de toute bonne cuisine de toute façon. Autrement c'était l'enfer sur terre. Et comme ça je pouvais laisser Camilo respirer.

[Camilo] 

J'ai relevé la tête vers lui, en fixant d'abord sa main pendant longtemps, puis de nouveau lui. Qu'est-ce qu'il me fait là ? 

J'ai dû mal à comprendre la raison pour laquelle sa phrase laisse-nous entendre que je vais le laisser tout seul dans mon appartement alors qu'il est l'invité. Ce serait irrespectueux, je ne me permettrais pas ça, je ne l'ai pas invité juste pour qu'il me serve d'aide ménagère.

Comme réponse, j'ai secoué la tête en riant un peu.

“-Oh Graham, ne m'insulte pas. Je ne vais pas laisser mon invité seul pendant que moi je me prélasse à ne rien faire.” dis-je doucement amusé.

Il est marrant ce petit gars. Où est-ce qu'il croit que j'ai appris les bonnes manières ? Je passais devant lui, tout souriant en ouvrant le chemin vers la cuisine.

“-Allez, suis-moi.” 

Par ça il va découvrir mon loft modestement...Moderne. C'est le mot. Je ne suis pas dans les excès, mais si je pouvais avoir le confort minimum je ne refuse pas.

[Graham]

J'ai froncé les sourcils, plissant les yeux en l'écoutant rire. Qu'est-ce que...

" - Tu sais je peux me débrouiller tout seul."

Je comprenais le fait de ne pas vouloir laisser quelqu'un de complètement inconnu au bataillon dans votre vie, se balader librement dans votre appartement. Hmpf, peut-être qu'il se sentirait plus à l'aise si je m'ouvrais un peu plus alors ? Er, une prochaine fois peut-être.

" - Ah moins que tu ais peur que je ne t'empoisonne." lançais-je, provocateur

J'ai finis par le suivre, regardant aux alentours. C'était chalereux, pour une personne du moins. Non, c'était cool. J'avais connu bien pire en terme d'habitation, ça c'était du luxe déjà pratiquement.

[Camilo]

“-J'en suis persuadé.” 

C'est évident qu'il le pouvait, je n'ai jamais prétendu au contraire, je ne me le serais même pas permis. Mais qu'il puisse se débrouiller par ses propres moyens n'est pas synonyme que je dois le laisser livré à lui-même dans ma...Cuisine. En cas de problème je ne suis pas très loin. 

Sur le chemin de la cuisine, on passe devant les escaliers qui mènent à l'étage. Où il y a ma chambre et le reste, pas besoin d'y aller. Tout ce qui nous intéresse est en bas.

“-Non, tu n'oserais pas.” 

Je prenais cet air faussement outré avant de déposer le sac de course sur le plan de travail. J'avais une cuisine ouverte, qui donnait sur le salon juste devant et sur le côté. Les espaces confinés et moi ce n'est pas ça non plus.

(Je vais dodo bonne nuit !)

(Hai hai ! Bonne nuit ! :D)

[Graham]

Je fixais longuement les escaliers devant lesquels nous venions de passer. Je suivais Camilo, intéressé.

" - Eh, tu as un étage ?"

C'était pas commun, du moins pour moi. À sa remarque, je n'ai pas pu m'empêcher d'esquisser un petit sourire pervers, amusé.

" - Tu serais surpris de mes talents de chimiste."

Après tout, j'étais un ancien toxico. Qui sait ce qui se cache dans mes poches à l'heure qu'il est ? Hm, cette pensée me fit doucement rire. Il était bien hors de question de poser la main sur Camilo. Je ne me le pardonnerai jamais et je peux bien tout laisser tomber pour lui. Pour lui ? J'ai grimacé, perturbé. Finalement je me reconcentrais sur la cuisine.

" - Elle est bien plus spacieuse que la mienne, tu as de la chance. Tu cuisines aussi ?"

S'il n'en profitais pas, c'était une honte. Mais ça me laissait plus d'excuses pour l'utiliser moi, finalement.