Résolu Partie 3 [Daniel / Caleb]

(Comme une conne j'ai remarqué que j'avais fait la partie 1 dans les salons de Uptown, du coup, comme je sais pas où on peut foutre l'appartement de Daniel qui se situe à MITDOWWWNN, bah on reste ici. Ça te va  ?  De toutes manières, les parties sont toutes numérotées pour pas se perdre. Et désolée si mon post est archi long, inutile de répondre comme moi)

Caleb repartait dans son appartement temporaire. Il déambulait dans les rues, sans réel objectif ;  il ne savait pas s'il passerait d'abord faire des courses ou s'il allait appeler Carla, boire une autre bière avec elle.

En fait, Caleb avait un sentiment de tristesse inexpliqué. C'est vrai;  il n'aimait pas spécialement Daniel et Daniel non plus, mais il se faisait le repproche d'avoir mal traité celui qui l'hébergeait. Le problème n'était pas Daniel, pour une fois :  il pouvait faire ce qu'il voulait dans son appartement et Caleb devait fermer sa gueule. Point à la ligne. 

À force de penser à cette histoire, Caleb finit par se demander si tous ces soucis qu'il s'infligeait étaient nécessaires. Daniel s'en branlait total de ce que chaque Hommes sur terre ressentaient mais. 

C'était peut-être pour ça, qu'il s'en branlait autant. 

Peut-être parce que personne ne lui faisait assez confiance.

Peut-être que personne ne l'a accueillis comme il se devait.

Peut-être que personne n'a fait l'effort de vouloir comprendre Daniel et ses démons, peut-être qu'il pensait se sentir chez lui mais il savait ne pas l'être totalement.

Peut-être qu'il était partie souffler ailleurs, dans un coin qui le soignerait des vices de ce monde, ou peut-être qu'au contraire, il avait trouvé un endroit encore plus intéressant où il pouvait étaler toute sa rancoeur et sa colère. Enfin, si ce qu'il faisait était lié à de la rancoeur et de la haine. 

Peut-être que Daniel en avait juste ras-le-cul.

Le truc avec Daniel, c'est que même les gens proches de lui ne savaient rien. Rien, nada, niette. On ne pouvait pas le comprendre parce qu'il ne laissait aucune possibilité à son interlocuteur d'apprendre ne serait-ce qu'une réelle information sur lui. En fait, le Daniel qu'il voyait tous les jours n'était même pas le réel Daniel. 

C'était trop compliqué. Ce qui est certain, c'est que Caleb allait s'excuser. 

Il recevait depuis le début l'argent qu'il devait envoyer pour payer le loyer, Daniel le lui envoyait de je ne sais où. Or, l'esprit de justice de Caleb prit le dessus ; et il garda l'argent de Daniel de côté en payant lui-même le loyer. Il s'était dis que ça pourrait peut-être lui faire... "Plaisir". Enfin, plaisir. Daniel n'aimait rien et ne détestait rien. Mais il se sentirait peut-être un peu plus présent s'il savait qu'on le considérait, qu'on pensait à lui et à son bien-être. 

Caleb était parfaitement au courant qu'il était aux yeux de Daniel qu'une petite bonniche de service, bonne à cuisiner et à ranger. Cependant, il n'avait pas fait l'effort de changer cette image là. Pourquoi ?  Eh bah, à quoi bon s'épuiser de plaire à quelqu'un qui ne voudra même pas de vous en amitié ?  

La condition de l'Homme en société est une condition purement égoïste. Elle n'est, par essence, que commerce constant  :  on fait pour recevoir, on travaille pour un salaire, on baise pour jouir. Rien n'avait de dessein purement hasardeux, fait de surprises et de cadeaux. Tout n'était que fatalité. 

Et Daniel l'avait très bien compris. Très bien, trop bien même ;  puisque ce con de Caleb avait contribué à cette vision machinaliste du monde. 

Il tapa dans une poubelle d'un coup de pied violent, un juron au bout de ses lèvres. Putain. Daniel lui manquait. Il ne l'aimait pas, mais il faisait partie de sa vie, en quelque sorte. Si Dieu avait lié son chemin au sien, c'est qu'il devait y avoir une raison. 

Il resta figé devant la poubelle, comme ça. Quelques instants plus tard, il posa son front contre le mur en briques froids, un bras par dessus la tête, fatigué. 

C'était une accumulation de beaucoup de choses, sa famille qui lui manquait mais qui allait le forcer à vivre une vie qu'il ne voulait pas, une ex qui revient perturber sa vie sentimentale, un doctorat non fêté, et Daniel. 

Non mais regardez-moi ces problèmes de bobos. Sérieusement. 

Voilà, le réel problème  :  ce mur d'incompréhension. Ce n'est pas que personne ne comprenait Daniel, c'est que personne ne voulait le comprendre. Parce que tout le monde était égoïste, et que vouloir aider un homme perdu, ça prenait trop de temps, trop de parlottes, trop de sentiments, trop d'engueulades. 

On se plaignait, on se plaignait, on se plaignait, mais lui  ?  Lui, il ouvrait jamais sa gueule. C'est vrai ça, Caleb n'avait jamais entendu ne serait-ce qu'une plainte de la part de Daniel si ce n'était pour le titiller. 

Caleb sortit son téléphone. Il se souvint que Daniel avait laissé son numéros, sur le petit papier de la porte. 

Il n'avait jamais essayé de le contacter parce que, voilà. Il vous faut une réelle explication  ? 

Il réfléchit sur la meilleure phrase qu'il pourrait dire. Sur ce qui ferait tilter Daniel. Ce qui pourrait peut-être émaner un quelconque sentiment de sa part, sauf de la colère bien sûr. 

Il réfléchit longuement. 

Cinq, dix, quinze, vingt minutes passent, 

Caleb n'avait trouvé qu'une chose à dire  : 

"J'vais faire ton plat préféré ce soir, tu sais, les gnocchis arabiata. Tu devrais venir, ce sera bientôt prêt. "

Daniel n'a pas répondu tout de suite. Il était... Ouais ? Occupé ?

Et puis, surtout, il ne pensait que Caleb lui enverrait un message. Il ne pensait pas que qui que ce soit s'occupait suffisamment de lui pour prendre le temps de lui envoyer un message. Ce n'était pas grave, ça lui allait. Comme dit plusieurs fois auparavant, Daniel ne se souciait de personne à part de lui-même alors pourquoi se soucier de Daniel en retour ? Ce n'était pas nécessaire.

Daniel avait quand même finit par répondre.

“Je pensais que tu te serais empressé de jeter ce numéro à la poubelle.”

Puis, un peu plus tard il avait ajouté.

“J'aurais bien voulu, mais j'suis pas là.”

"Reviens. Tu es où  ?  Si t'es aux alentours des cinquantes kilomètres, je veux bien te chercher. J'ai la voiture de Carla si tu veux. "

Caleb hésita quelques instants à rajouter une phrase. Durant quelques minutes. Mais il finit par lui envoyer ceci  : 

"Reviens. Tu me manques, un peu."

(ooooooooooooh Caleb il s'inquiète pour Danny.)

Daniel a pouffé, en lisant le message. Quoi, pardon excusez-moi ? Est-ce que Daniel avait mal lu ? 

“Tu me manques” ? Sérieusement ? Daniel ne savait pas quoi faire de ça. 

Il envoya un “mdr” avant d'écrire plus sérieusement.

“Je suis vraiment pas là, je ne suis pas à Desmios. Je t'ai écouté, apparemment.”

Vous savez son monologue sur “Va découvrir le monde, voyage” et blablabla. 

En fait c'était un peu plus compliqué que ça mais, Daniel le résumait dans quelque chose que Caleb était capable de comprendre, et d'accepter. La réalité en était toute autre.

(Bah ouais c'pas une bitch)

Caleb souffla du nez. Il savait tellement que Daniel allait répondre de manière ironique.

Puis, il lu le "Je t'ai écouté apparemment". Caleb eut un pincement au coeur. Il se sentit gêné, mais il assuma. 

"Je regrette mes mots. J'avais pas à te dire ça. J'aurais dû m'abstenir. Tu reviendras, dis  ?  La maison n'attend plus que toi."

(O o f heureusement.)

Ouais, Daniel adorait qu'on s'excuse. Mais lui il ne s'excuserait jamais par contre. Ou super rarement. D'ailleurs, si jamais Daniel s'excuse enregistrez-le parce que c'est aussi rare que de tomber sur un trèfle à quatre feuilles. Le plus rare, ce serait que vous trouviez un trèfle à quatre feuilles alors que Daniel s'excuse auprès de vous. Là, vous aurez toucher le jackpot.

Voilà ce que Daniel répondit.

“T'excuse pas d'avoir été un con avec moi. Je suis con avec tout le monde ce n'est que le bon vouloir des choses.”

Attention il ne s'est pas excusé, il a juste énoncé un fait.

“Et je reviendrai, à Desmios. C'est chez moi. T'inquiète.”

"Pour le coup, tu n'as pas été si con que ça. J'ai justement joué de cette image que tu présentais de toi-même pour me dire que j'avais bien fait, mais il n'en est rien."

Caleb pinça une de ses lèvres entre ses dents. Il réfléchit, encore et encore, c'était étrange d'avoir une conversation avec Daniel. Mais il était un peu content, de lire ses mots. On ne peut pas mentir à l'écrit. C'est trop compliqué, même pour Daniel.

"Bien sûr, que c'est chez toi. Tellement chez toi que t'as pas à laisser ta place à Leland. Non mais sérieux, il est pas aussi charismatique que toi, Ô Grand Daniel. Il peut pas te remplacer indéfiniment ahahaha."

Ouais, c'est pas facile de mentir à l'écrit. Mais quitte à devoir parler à Caleb à l'écrit, il ne voulait pas avoir l'air sympathique ou quoi. Pour sûr Daniel n'aidait pas vraiment à créer des liens sociales ou quoi, et il n'en voulait pas. 

Mais, ça le touchait. Un petit peu. Mais il le dira jamais. Oh grand jamais. 

Alors il essaya de changer de sujet. Il ne voulait pas parler de Leland parce qu'il en avait rien à foutre de Leland. Il en avait rien à foutre de tout le monde.

“Hé mais tu t'inquiète pour moi Caleb ?~ Tu ne devrais pas crois-moi.”

(Je go chez ma tante, je t'envoie un message quand je serai chez elle  ! )

"Bien sûr, que je m'inquiète pour toi. Je devais le cacher  ? "

Caleb rajouta un smiley pensant, comme si c'était une évidence de dire à Daniel ce qu'il venait d'avouer. Alors qu'il savait pertinemment que c'était absolument pas commun, et que personne sur cette foutue planète avait dû lui dire ça. Enfin, peut-être.

"Laisse-moi deviner  :  je ne te manque pas, mais ma bouffe si  ? "

(Okay pas de soucis !)

Daniel eu un étonnement en lisant le message. Euh, nan ? Personne ne s'inquiète pour Daniel, et surtout pourquoi ? Ça ne sert à rien.

Par contre le message l'a bien déstabilisé, parce qu'il a dû répondre dix bonnes minutes plus tard. Il ne savait pas comment le tourner, mais en gros il avait répondu ça.

“T'as tout compris.”

“T'inquiète pas pour moi. J'ai pas besoin qu'on s'inquiète pour moi. Tu devrais même pas, j'ai rien fait pour mériter ta sympathie.”