Partie 5 [Camilo x Graham]

(Heyooo ! Comment va ? :D)

[Graham]

Je l'ai regardé longuement, avec un large sourire aux lèvres. Je me suis approché de lui, faisant mine de risquer de lui jeter l'eau que je contenais. Une fois en face de lui, j'ai simplement laissé retomber l'eau goutte à goutte entre mes doigts.

" - Si je fais ça tu vas encore tomber malade.Et puis je n'ai rien à prouver." ricanais-je

C'était drôle un petit moment, mais mieux valait être prudent avec ce genre de météo. Et puis le rhume de la dernière fois l'avait amplement dérangé. Maintenant que j'étais encore une fois proche de lui, j'observais les traits de son visage, bien plus à l'aise que lrosqu'il me touchait. Nah, c'était quand même un beau garçon. J'allais rétorqué quelque chose, mais un hurlement soudain s'est relevé, près des entrepôts sur les docs. Je suis devenu livide, mon regard s'étant posé derrière Camilo.

J'ai pris une longue respiration, en réfléchissant. J'avais envie d'aller voir ce qui se passait. En relevant les yeux vers l'homme qui m'accompagnait, je me retenais de faire un geste. Je l'observais pour savoir s'il avait entendu lui aussi. Avant qu'il ne se passe quoique ce soit de malheureux, je préférais le mettre en garde.

" - Tu ne devrais pas t'approcher des entrepôts vides là-bas."

Je savais ce qu'il y avait dedans pour le nombre de fois où j'y passais le plus clair de mon temps auparavant. Mieux valait garder ses distances.

(Ça va ! Et toi ?)

[Camilo]

Mon regard ne dévia point du sien, et je ne reculais pas non plus. J'ai pris son geste de laisser l'eau filer entre ses doigts comme un signe de capitulation, et s'il n'allait pas ouvrir les hostilités, de mon côté je n'avais aucune raison de le faire. Alors je l'imita juste après, en laissant l'eau se ressourcer dans la mer. Ahaha, quand on fuit le naturel, il revient au galop. C'est pareil pour l'eau.

“-Sage décision.” est la seule chose que j'ai dite après ça.

J'ai laissé échapper un grand soupir, en sentant ma cage thoracique s'agrandir, puis finalement se resserrer. 

Cependant, au cri qui s'éleva, je bloquais ma respiration, une demie-seconde. Le désert de cet endroit amplifiait ce cri, qui résonnait dans le vide en écho, jusqu'à ce qu'il se dissipe. Oh, évidemment. C'est le territoire des Strickland ici. Ce genre de choses, c'est récurrent.

Mais la remarque de Graham, elle était en connaissance de cause. Oh, Graham... 

“-Je suis étonné que ce soit toi qui m'avertisse plutôt que l'inverse.”

Derrière mon ironie se cachait un réel questionnement cependant. Pas de moi l'idée de le pensais préservé de cette masse noire qui englouti la ville, mais... Pourquoi on aurait dit qu'il savait de quoi il était question ?

(Ca va et toi ? :D J'ai fais un putain de rêve et de fil en aiguille j'ai eu une drôle idée :o Genre imagine c'est Camilo qui se fait jeter du doc, lui qui en a si peur, par ses collègues ou des mecs qui veulent juste se débarrasser de lui et c'est Graham qui vient effectivement le sauver, lui qui disait que "hey Graham tkt moi j'ai déjà sauté dedans il y a longtemps ahah")

[Graham]

Je me suis décalé de lui pour pouvoir scruter la zone, de la plage aux docs. Généralement ils ne viennent jamais au grand jour, mais on ne sait jamais. J'avais l'impression de surveiller des enfants, entre Camilo qui pataugeait dans l'eau et les autres à ma gauche qu'il valait mieux laisser de côté.

" - Tu risque d'être étonné souvent alors."

A sa remarque, j'ai haussé les épaules. J'espérais me dire qu'il ne serait pas curieux de comprendre mes petites connaissances, et que ça se justifierait par le fait que tout le monde savait ce qui se passait. Attention, personne ne connaissait du groupe qui séjournait dans les entrepôts vides.

" - Savoir se battre ou être armé ne fait pas tout ici. Parfois c'est bien de laisser les choses où elles sont et faire semblant de ne rien entendre."

Cette phrase, je ne savais pas si je l'avais réellement dit pour convaincre Camilo de ne pas essayer à savoir ce qui se trouvait là-bas, ou pour me convaincre moi-même de ne pas me précipiter à l'intérieur. Pour le coup, ce serait comme... comme se jeter définitivement dans la crevasse, pour revenir à ça, en sachant qu'il y avait un monstre tapi au fond de l'eau.

(Oh ! Bah écoute ton idée je l'avais eu mais pour Graham. Mais la tienne me convient carrément mieux, c'est plus logique et surtout on pourra surenchérir avec autre chose derrière. Ton idée s'emboîte bien avec un scénario que j'avais, je te dis ça par message et tu me dis ce que t'en penses ?)

[Camilo]

Eh, il avait l'air de ces gens qu'on posait à des endroits bien précis, histoire qu'ils gardent la zone et bloquent tout ceux qui seraient curieux de voir ce qui se trame dans ce coin sale. Curieusement, c'est une pensée que je n'aimais pas associer avec Graham. Non, je n'espérais pas qu'il finisse brigué dans la mafia, c'est vraiment la crevasse que je veux lui éviter. 

Ces réponses suscitaient l'intérêt. Vagues, banales -pour l'endroit où on vivait ça l'était, mais pas que. Parlait-il par expérience, auquel cas ce ne serait pas étonnant puisqu'on est tous confrontés à un moment où un autre à ce monde, ou parlait-il vraiment de son expérience ? L'expérience pratique de la chose, le fait de savoir parce qu'on y était, que l'on doit celui qui crie ou celui qui fait crier.

“-...Je suis d'accord.” 

Je l'observais. Je ne sais pas pourquoi mais ça me paraissait peu plausible. D'une, parce que c'est pas le genre de métier avec une retraite. La mafia, ou les gangs, peu importe, tu y restes toute ta vie. Tu ne connais rien d'autre.

De deux, je ne sais pas. Quelque chose me chuchotait que Graham n'était pas comme ça, pas comme moi.

(De fou ! Et oui je trouvais ça plus juste, bizarrement, je sais trop. Sinon ouais hésite pas à MP du coup ! Et j'ai trouvé la chanson parfaite pour décrire les deux blaireaux, c'est Fortress de Queen of the Stone Age !! :D)

[Graham]

J'ai hoché la tête solennellement, content qu'il ne cherche pas à savoir davantage ce qu'il y avait là-bas. Moi, j'essayais de ne pas trop y penser. En tout cas, ça m'avait plombé le moral pour un moment. J'avais oublié leur présence pendant un instant, et ils revenaient comme des fantômes. Ce n'était pas souvent qu'on entendait quoique ce soit émaner de cet endroit. Du coup, c'était vraiment pas une bonne nouvelle.

En temps normal, j'aurai hésité à y aller. Mais je n'étais pas seul, et je ne pouvais pas amener Camilo là-bas, ni le laisser ici. C'était peut-être une bonne chose qu'il soit présent avec moi, finalement. Il agissait comme un garde fou. Je lançais quelques regards intrigué vers les docs, avant de finalement essayer d'oublier complètement ce qui se tramait derrière moi. Quand je relevais les yeux vers Camilo, il avait une mine étrange. Mouais, forcément qu'il se doutait d'un truc. J'ai effacé une grimace, avant de commencer à fouiller le sable en dessous de mes pieds à la recherche d'un coquillage ou de n'importe quoi d'autre.

(Mais wtf t'es trop fort xD À quel moment la chanson elle les décrit si bien ? Et sinon j'aime bien ! Je l'ai mise dans ma playlist !)

[Camilo]

Mon regard s'était pris vers la provenance des cris, et je réfléchissais. Mon désintérêt total pour ce genre de situation était devenu monotone et banal. Je les vivais tous les jours, et jouer la carte de l'abstraction était plus simple. On finissait par arriver à un stade où la douleur des autres ne nous intéressait plus, tant que nous étions gardés à l'abris. C'est triste, mais la réalité n'avait rien de paisible. Je n'allais pas dépeindre un faux tableau, ce serait malsain. 

“-Viens, on va s'éloigner un peu.”

Et je faisais demi-tour, pour appuyer les mots.

Pas dit que les cris ne nous atteignent pas de là où on ira. C'est un réflexe humain, de fuir le danger, c'est de la lâcheté. Un peu comme nager au fond de la crevasse parce que c'est plus facile de mourir que de vivre.  Ah, prétendument.

(Bah je sais pas juste je me disais que hey, les deux essaye de garder leur distance et malgré tout ils sont quand-même l'un avec l'autre et l'un pour l'autre du coup x'D)

[Graham]

J'ai hoché la tête, en m'empressant de le suivre.

La plage avait toujours été mon repaire, ma cachette à moi, mon petit lieu secret. Il y avait du monde, parfois, parfois non. Mais des menaces ? Jamais réellement. A part l'eau, il n'y avait que très peu de chance de croiser quelqu'un de dangereux. Hm, il y avait eu ces drôles d'histoires de viol fût un temps, mais à part ça, rien qui sortait réellement du lot. Mais les hurlements qui provenaient de l'entrepôt agissaient aussi comme une menace. Je ne sais pas ce que je ferais si l'endroit que je chérissais tant ne devenait plus sûr pour moi. Je passais ma main le long de mon bras tatoué, en réfléchissant. C'est drôle les rèflexes que nous avions inconsciemment.

J'ai finis par me reconcentrer sur Camilo et l'océan. Il était impossible d'apercevoir le danger qui pouvait engloutir n'importe qui, des mètres plus loin. Pourtant il était là et il fallait en être conscient. C'était une drôle d'allégorie. Parce qu'en cet instant présent, je me sentais bien plus en sécurité avec Camilo que si je devais affronter l'océan et les cris en même temps.

Camilo avait sa partie sombre aussi. Pour lui c'était la mafia. Il était tombé dedans sans trop s'en rendre compte, et l'assumait pleinement. C'était bien différent de ces personnes que l'on s'obstine à vouloir arracher aux ténèbres, c'était comme s'il les domptait et s'en amusait. Il avait le Cerbère à ses pieds et n'hésitait pas à le traiter comme un bon chien de compagnie. C'était l'image qu'il me donnait, en tout cas.

" - Si tu as froid, on peut sortir de l'eau avant que tu ne tombes malade."

Je ne craignais pas réellement le froid, et encore moins le rhume. De toute façon, j'avais la sale manie d'attraper les pires maladies tous les quatre ans, et j'avais l'habitude de venir ici. Mais il était beaucoup plus sensible, lui.

(Ah oui de fou ! Pfff, toujours trouver des musiques à son personnage, ça devrait être dans mes critères d'inscription x))

[Camilo]

Maintenant, je ne pouvais pas m'empêcher d'être plus attentif à ce qui m'entourait. Il n'y avait plus de cris, ou s'il y en avait, le vent devait les couvrir suffisamment fort.

Peut-être qu'il s'était évanoui, peut-être qu'il était mort, aussi. Je connaissais la procédure à faire dans ce cas: on faisait appelle aux nettoyeurs, on se débarrassait du corps, dans un endroit où personne ne pourra jamais venir le chercher. 

Ma tête s'est tourné vers la mer. Je la plains, la pauvre. On la nourrit de nos déchets, on la corrompt de notre pétrole, et on lui laisse des cadavres putrides qui iront moisir dans son fond sans jamais remonter à la surface. Un secret entre elle est nous. 

S'ils devaient jeter le corps de depuis les docs, j'espérais qu'on ne soit pas là pour le voir. Moi comme Graham. 

“-Non, on s'y fait en fait.” dis-je tout doucement.

Je fixais l'eau de mes pieds, voir des secousses se produire à chaque pas que je faisais.

“-Et puis, tomber malade, ça prouve que je ne suis pas complétement devenu un monstre. Donc, pourquoi pas ?” 

Je disais ça en souriant, pourtant je le pensais. La maladie, tout ça...Ce n'est pas si mal.

(tellement x'D)

[Graham]

J'ai froncé les sourcils en l'écoutant, stupéfait. Tomber malade n'avait jamais été quelque chose de plaisant pour moi, loin de là. Alors si je pouvais l'éviter c'était avec plaisir. Mais, de là à ce que la maladie vous rappelle que vous êtes humains... J'agitais la main en signe de protestation.

" - Tu es bien plus complexe que ce à quoi tu t'abaisses."

Parler de monstre dans cette ville était une vieille habitude. Je suis prêt à payer très cher pour trouver une personne sainte. Russo, Ledger, les autres avec nous, Camilo ou moi, on avait tous nos petits secrets. Certains les assumaient plus ou moins. Maintenant, est-ce qu'on avait tous tué quelqu'un peu ? Peut-être pas, non. Je suppose que chacun à ses raisons, et que tout se ramène à survivre dans une ville pratiquement inhospitalière. Est-ce qu'on pouvait le comprendre ? Oui. Le justifier ? Plus ou moins. Hm, mieux valait ne pas y penser si l'on n'osait pas se mettre à leur place.

" -  Du coup ce serait con de tomber malade pour si peu."

Je finissais par m'abaisser, plongeant ma main dans l'eau. J'en ressortais avec un coquillage blanchi par le sel et poli par le sable. Troué, et sans grande valeur. Je le jetais au loin d'un geste sec, reprenant ma petite observation, attendant d'en trouver un plus jolie.

[Camilo]

C'est difficile de distinguer ce qu'il se dissimulait sous l'eau. Elle était loin d'être translucide -est-ce que ça existe au moins des lieux comme ça, et la fixer en espérant trouver ce qu'elle cachait, ce serait idiot. Hmm, un peu comme quand je fixais Graham, en essayant de lire dans ses pensées. 

Pour autant l'eau n'était pas complétement opaque. J'arrivais à discerner des ombres, du moins ici, sur la berge. Je pouvais voir la forme de certains coquillages, mais d'ici ça n'avait pas plus l'apparence d'un coquillage que d'une ombre sombre et discontinue. Pour pouvoir l'attraper, il faudrait que je m'abaisse pour l'attraper.

Que ce à quoi je me m'abaisse. 

Je ne m'abaissais pas à grand chose. Choisir entre ma vie et ma mort, j'ai pu le comprendre. Oser penser que ma vie avait plus de valeur que d'autres, un peu moins. Puis, contribuer à tout ce bazar incessant sans protester, en étant content d'en faire partie...Je ne pensais pas m'abaissais plus que nécessaire. Alors non, je n'étais pas le monstre. Mais j'en étais un, sous une certaine forme. 

J'ai ri, amusé par Graham, qui était persuadé du contraire. Oh, pour ce qu'il pouvait voir de bien chez moi lui...

Mais je l'ai écouté, j'ai quitté l'eau pour rejoindre le sable. Des grains venaient de collaient à mes pieds, et j'ai souri.

“-Si je ne dois pas tomber malade pour si peu alors.”