• Résolu Partie 1 [Caleb/Daniel]


    Samedi 16 Mai 2020 à 15:32
    Mégalo2

    Le froid hivernal tapait sur Desmios, ce jour-là. Il faisait encore jour, enfin, supposément. Le soleil se trouvait difficilement derrière les grands nuages gris qui pesaient la grande toile bleue, mais cela n'avait aucune importance pour Caleb qui ne levait plus trop la tête vers le ciel.

    Absorbé par son travail, le nez dans ses études, il ne pensait plus qu'à ça : voir le rectorat, discuter une augmentation, batailler d'autres cours, caresser les supérieurs au sens du poil, en vain.

    Alors, il s'en alla. Il fit un tour à la bibliothèque, chercha quelques livres qui se trouvaient dans ces grands nids de poussière, écrivit quelques idées dans son carnet, s'acheta à manger, et s'assit sur un banc de la faculté à attendre ( tel un enfant ) celui qu'il ne supportait plus : Daniel.

    L'attendre pour rentrer, l'attendre pour savoir s'il devait d'abord passer au centre commercial faire des courses, l'attendre pour se faire ignorer ou insulter (pas tout le temps Dieu merci) ou pour se faire critiquer , bref, l'attendre dans ce froid saturnien. Comme toujours. L'attendre, et accepter cette situation plus que lassante. 

    Après, Caleb n'était pas abattu : il avait des amis, sortait, vivait, et comme il faisait abstraction aux multiples extravagances de Daniel, il ne se limitait qu'à leur relation basée sur leur deal : en échange de services, Caleb vivait avec Daniel afin d'étudier. Point.

    L'appartement de ce dernier n'était clairement pas immense, mais il suffisait pour deux personnes et était pour la plupart du temps calme. 

    De facto, Caleb n'était pas le plus à plaindre. Sous le collimateur de Daniel se trouvaient tout plein de gens  qui devaient payer sacrément cher les redevances qu'ils devaient à notre cher personnage, et c'est ce qui dérangeait Caleb. Vivre avec un injuste. Un mec imbu de lui-même, qui n'hésite pas à tabasser, à insulter, à ignorer l'ignorable; d'une médisance sans nom et d'un dédain inégalable. Un réel Démon. Et Caleb ne voulait pas être associé à ce Diable humanisé, alors il faisait le strict minimum, ne parlait que du strict nécessaire, et se passait de toutes futilités potentiellement dangereuses dans leur vie commune. 

    Et sincèrement, Caleb ne pensait pas à l'aider. Il ne pensait tout simplement pas à lui, en fait, Caleb s'en foutait royalement. Il avait d'autres chats à fouetter, d'autres préoccupations, d'autres situations à gérer pour son futur beaucoup plus alarmantes. 

    Il ne voulait être le protagoniste d'aucune vie et d'aucune histoire; juste un mec qui fait ses études et son sport quotidien. 

    Il remerciera Daniel en temps voulu, lorsqu'il devra partir, car il l'a aidé. Mais sans plus. Entre eux ne se passera aucun lien douteux. 

    Samedi 16 Mai 2020 à 20:06
    Yayaaa

    [Daniel]

    Il faisait un froid à vous glacer le sang, ces temps-ci. Il n'y avait pas grand chose à signaler. Desmios ne changeait pas: c'était une ville de rats de vermines, de soumis et d'insoumis. C'était ma ville, telle que je l'aimais bien qu'elle soit plus sombre que clair.

    Puis, moi j'étais toujours le même en ce qui me concerne. J'arpente les rues avec ma bande, je choisis quelqu'un à briser, je le brise. Je suis l'insoumis des rues de Midtown, et ça me plaît tel quel.

    Et puis il y avait ce mec. Caleb. Pff, Mouais. Que dire de lui. En tout cas je peux vous dire qu'il m'avait bien fait rire, la première fois. On cherchait à me fuir, généralement. Pas à cohabiter avec moi. Mais, soit. Je l'hébergeais à présent, c'était assez... Particulier ?

    Au début, je portais un masque, comme d'habitude. Les masques, c'est probablement ce qu'il y avait de plus réel chez moi. Puis, après j'avais arrêté. Enfin, ça avait beau être petit, l'appartement qu'on partageait était le mien. Ce serait la meilleure, que je ne puisse pas être moi-même chez moi.

    Caleb savait que j'étais un connard. Ça le dérangeait pas, bien ! Et il restait quand même. Je m'en foutais pas mal de ce qu'il pensait de moi et, ahaha, en fait il n'avait aucun droit de me l'exposer. Mais il n'était pas intrusif, ne me reprochait rien, il faisait la bouffe... C'était ma bonne gratuite, et pas chiante.

    Alors j'allais le chercher à son truc ? J'avais pas fait l'école, j'avais pas eu une vie banale en fait. Et qui étudier, à Desmios ? Il me faisait marrer ce gars. Ah bah, tiens, le voilà.

    Je m'approche de lui, tout sourire. Un joli petit sourire factice.

    -Salut, petit.

    Pas si petit que ça. Mais bon, c'est qu'un surnom.

    Samedi 16 Mai 2020 à 20:17
    Mégalo2

    "Salut petit".

    Caleb lève les yeux vers Daniel, un sourire faux (mais de bienséance) aux lèvres. Il fit de l'ombre sur ce dernier qui, face à lui, cessa de penser à tout ce qui avait bien pu constituer sa journée. 

    -Ouais. Salut. 

    Il tourna les talons, prit ses livres, son sac, et fit mine de ne pas être lassé de sa présence. 

    -Du coup. On fait quoi  ?  Tu rentres et j'fais les courses, ou y'a tout ce qu'il faut  ?  

    Caleb ne pouvait s'empêcher de laisser paraître un certain dédain à son égard. Il ne pouvait pas se contrôler, c'était plus fort que lui, mais il ne l'exprimait pas car toute la merde que dégageait cet homme n'était en aucun cas ses oignons. 

    Mais il le regardait. Bien. Droit dans les yeux. D'une manière si sèche et dépourvue de tout sentiment, de toute bienveillance ou de sympathie quelconque. 

    Samedi 16 Mai 2020 à 20:45
    Yayaaa

    [Daniel]

    Au fond, je jubile. Ce mec était marrant. Il ressemblait un peu aux idéalistes qui voulaient à tout prix sauver Desmios des mains de la pègre, et des monstres, et de la corruption, et bla bla bla. Je ne lui avais rien fait de traumatisant -pas encore et ce n'était pas mon attention. Je cherchais à voir si la ville pourrait le briser, ou s'il est inflexible. Dans le cas où il serait inflexible, je m'essaierai aussi bien à le briser.

    Pff. Il m'attendait. Tous les jours, au même endroit, comme un gentil petit chien. C'était bien, il était docile et sage. Encore faut-il voir jusqu'à où.

    -Nah, c'est bon. Il y a tout ce qu'il faut. On rentre.

    Je n'essayais en aucun de savoir ce qu'il faisait de ses journées, et lui faisait de même. Chacun ses oignons, quoi. Puis plus sérieusement, j'attendais voir lequel de nous deux se laisserait le premier.

    Sur ce, je commence à marcher, en direction de la maison. En chantonnant. Hmm, mouais. J'étais content. Pourquoi ? Vaut mieux pas le savoir.

    Samedi 16 Mai 2020 à 20:55
    Mégalo2

    -Ok. Comme tu voudras, mais...

    Caleb ne faisait même pas attention à la présemption de Daniel. Il poursuivit, comme si de rien n'était  : 

    -Demain par contre, je ne pourrais pas faire de course je te préviens. J'pense rester tard à la fac. Donc tu es sûr de ne rien vouloir  ?  Et ce soir, tu manges quoi  ? 

    Caleb marchait devant lui, sans même le regarder quand il s'adressait à ce dernier. Il ne voulait pas qu'on l'associe à lui, comme s'il en avait honte. Et c'était le cas. 

    Il l'entendait chantonner. Il savait qu'il avait encore merdé. Tôt ou tard, Daniel rencontrera plus fort que lui. Et là, il chialera sa race. Caleb se l'était promis. 

     

    Samedi 16 Mai 2020 à 21:26
    Yayaaa

    [Daniel]

    -Mais quel travailleur. dis-je alors, l'air moqueur.

    Parce que c'est bien connu, tout le monde gagne sa vie honnêtement ici. Ahah. Nan mais sérieusement, il cherchait à prouver quoi avec ses études, son doctorat et tout le bordel ? Ça ne lui servirait à rien ici.

    Il allait se passer quoi ? Il travaillera honnêtement au début, comme tout le monde. Puis après, on viendra lui demander ses services, avec une grosse compensation. Puis il finirait comme tout le monde, à la botte de la mafia. 

    -T'inquiète, j'ai dit. Je me débrouillerai.

    Ouais, parce que je me débrouillerai déjà bien quand il n'était pas là. Ce mec ne changeait rien à ma vie. Il était plus comme une bonne dont je ne payais pas les services. Et la gratuité, c'est super rare ici.

    -Fais un truc rapide, je peux pas rester longtemps. J'ai à faire. 

    Les gens se tournaient en me voyant. J'étais pas d'ici, et ça se voyait. Et puis, j'avais pas un physique banal non plus.

    Samedi 16 Mai 2020 à 21:47
    Mégalo2

    -Ok. 

    Caleb n'allait pas s'emmerder vingt ans à essayer de lui parler. Il repensa à sa thèse, à ses rendez-vous, à ses cours, à son plan cul qu'il avait lâchement abandonné (parce que Daniel était toujours là au mauvais moment et qu'il ne pouvait pas se permettre de l'inviter le soir), à sa famille, à son déménagement théorique, enfin bref  : sa vie était mouvementée , ces derniers jours.

    Il leva les yeux au ciel, lâchant un long soupire, s'adressant à lui-même  : 

    -Pfiouu... J'en ai marre sérieux. 

    Samedi 16 Mai 2020 à 22:02
    Yayaaa

    [Daniel]

    Ouais, je restais pas longtemps. Le gang et moi on avait un coup à préparer ce soir. J'étais juste passé pour lui, Caleb. Il n'avait pas les clés et, ça aurait été assez marrant de le laisser poireauter ici, j'en suis sûr. 

    Mais... J'étais un homme d'honneur, en quelques sortes. De façon très relative, on va pas se mentir. Il fallait pas me faire confiance, mais si je donnais ma parole pour quelque chose, je la tenais, en général.

    On avait pas vraiment parlé, on parlait jamais vraiment. Et je m'en doutais pas mal, en fait. J'étais pas celui qui allait forcer une conversation pour rien dire, c'était débile. 

     

     

    On était arrivés devant mon appartement. Alors je cherchais les clés, en grommelant des choses incompréhensibles. C'était trop long, j'aimais pas perdre mon temps, mais j'ai fini par ouvrir, une fois les clés trouvées.

    Samedi 16 Mai 2020 à 22:13
    Mégalo2

    - Tu peux me confier tes clés, aussi. 

    Avait-il "osé" dire. 

    -Je ne te dérangerai pas;  en ton absence je ne m'approcherai pas de tes appartements. C'est juste que t'attendre chaque soirs, dans le froid en plus, c'est pas le top. Et puis, j'imagine que ça te les brise de devoir me chercher à chaque fois. 

    Caleb était d'une nature fraternelle étrange. Même lorsqu'il n'aimait pas quelqu'un, il ne pouvait lui faire physiquement ou psychologiquement mal. Il parlait avec Daniel d'un air posé, tranquille, agréable;   parce qu'il fallait quand même communiquer. Il n'avait clairement pas peur de Daniel. Daniel, c'était pour lui un grand adolescend incompris qui fait des choses pas très nettes et à qui il faut donner une bonne gifle à l'Africaine. Il ricanna quelques instants en imaginant sa mère gifler Daniel. Les gifles de sa mère, c'étaient des armes blanches allégoriques.

    -Ahaha, je pensais à un truc con. Fais pas gaffe. 

    Il ouvrit la porte en passant un bras par dessus l'épaule de Daniel. 

     

    Samedi 16 Mai 2020 à 22:41
    Yayaaa

    (Aiyah les claques de mon daron c'étaient les mêmes)

    [Daniel]

    -Je te fais pas confiance, désolé.

    Désolé ? Pff, comme si. Je ne l'étais pas. Désolé de quoi ? De ne me soucier que de ma pomme ici ? De faire souffrir les gens ? Non, jamais. Je m'excusais très rarement, ouais. J'étais un con qui n'assumait pas ses erreurs, ne s'en excusait pas et ne s'en excuseras jamais. Bref. 

    Je regarde dans sa direction, curieux. Pas pour longtemps, en fait. J'ai fini par rentrer alors. Je me foutais pas mal de ce qui le faisait rire ou non. En fait, peut-être que si un jour il chiale ça m'intéressera. Ahaha, ouais.

    -Je vais me doucher.

    J'étais pas du genre à faire de longues phrases... J'avais la flemme, je le prévenais juste comme ça.

    D'ailleurs, c'est ce que j'ai fait. J'ai pensé à fermer la porte de la salle de bain. J'étais pas pudique, jamais. Mais, au grand jamais je ferai voir à ce mec mes cicatrices, l'état de mon dos. Parce que, ça, c'était la preuve de mon impuissance d'antan. Et moi, je ne voulais que l'on voit uniquement Daniel. Connard, cruel et impitoyable Daniel, c'est tout.




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