Résolu Partie 1 [Caleb/Daniel]

-Ok, pas de soucis. Je comprends. 

Caleb s'était précipité dans sa chambre dans l'espoir d'une seule chose  :  qu'il reste ne serait-ce qu'un peu d'eau chaude. Ce con prenait des heures à se laver, à se coiffer, pire qu'une meuf. 

Il décida alors de faire directement son sport, afin de ne pas attendre impatiemment de prendre une bonne douche. 

Il prit sa corde à sauter, et alla au jardin. Abdos, burpies, cardio, pendant une bonne heure, il n'abandonnait rien et évacuait tout le stress dont il était victime. 

Après cela, il se mit à faire un peu de yoga, dans sa chambre pour atténuer ses mauvaises ondes, sa colère, sa tristesse ;  tout ce qui pourrait potentiellement nuire à son self-control. 

Il s'étira, se craqua le dos, et lâcha un long soupir  : 

-Ahhhh  !  Ça fait du bien. Il est quelle heure  ? Dix-neuf heures. Bon. 

Il vérifia si Daniel avait terminé. Non. Putain. 

-Daniel, je dois faire à bouffer. J'peux utiliser quelques minutes ta douche s'il te plaît ?  

Caleb en avait clairement ras le cul. Mais il essaya de ne pas le montrer. 

[Daniel]

La porte de la salle de bain fermée à clé, je commence alors à me doucher. En réfléchissant. À tout, à rien. 

Je faisais exprès, de prendre autant de temps sous la douche. Pour le faire chier, à lui. Caleb. J'avais pas vraiment le sens de l'hospitalité, pas du tout. Mais j'étais gentil non ? Je ne le séquestrais pas, ne le battait pas et lui offrait même un toit. C'est sûrement l'un des truc les plus sympa que j'ai pu faire de ma vie.

Une fois sorti de la douche, je commence à faire sécher mes cheveux. Puis il me parle. Oh putain.

-Ouais, ouais. J'arrive. 

Dans 20 minutes, juste pour te faire chier. C'est cadeau.

- Ok, merci. J'vais décongeler les légumes pendant ce temps. 

Caleb savait qu'il allait prendre sa vie. Qu'il avait le temps de mourir six fois, de sauver le monde trois fois et de niquer pendant dix ans. Mais non. Là, il devait attendre Monseigneur Daniel, Monseigneur L'homme à l'extravagance douteuse pour prendre une douche de cinq minutes. 

Et il a eu le temps en réalité de cuire le riz, la viande, les légumes et de faire la salade de fruit. En fait, Daniel était vraiment un gosse. 

-Bon... C'est prêt. C'est quand tu veux du coup. 

[Daniel]

J'ai quand même fini par sortir de la salle de bain. Je ne pouvais pas monopoliser la salle de bain éternellement, et puis je ne pouvais pas m'éterniser éternellement ici non plus. 

J'étais propre sur moi, comme d'hab quoi. Alors je sors, grand prince que je suis de la salle de bain. Le premier truc que je fais, c'est commencer par mettre mes chaussures. J'avais pas le temps de manger ici, fallait que je parte vite. Pas grave, je me ferai une gamelle en sortant.

-C'est bon la salle de bain.

-Tu ne manges pas  ? 

Caleb avait haussé un sourcil. Il n'aimait pas quand les gens ne considèrent pas son travail. Il a passé lui aussi une longue et dure journée, il cuisine ;  la moindre des choses serait au moins de goûter. 

Il remarqua que ce dernier s'était vêtu de sorte à s'en aller. 

-Maintenant... Ok. Je te garde ça dans un coin ou tu emportes  ?  

[Daniel]

Ugh, j'étais...Dans la hâte. Ouais. Un gang, ça demandait des notions de gestion que je n'avais pas mais, que j'avais fini par développer. Mais j'aimais pas les réunions... C'était chiant. Mais c'était moi le con qui a avait proposé, parce que c'était moi le con de leader.

Mes chaussures mises, je me relève et me dirige vers la cuisine et croise Caleb sur le chemin. Chemin que je continue, au final pour chercher un tupperware où ranger la nourriture. 

-T'inquiète, va te doucher. Je vais prendre à emporter.

-Si tu permets... 

Caleb, sans violence apparente, prit le tuperware des mains de Daniel. 

- J'AI cuisiné. J'AI attendu. JE t'ai fait à manger. JE te donne. 

Il sourit, servant généreusement le garçon. 

-En plus, il fait froid. Tu viens de prendre ta douche. Il va pleuvoir, tu n'as même pas posé de veste sur ton dos. Va te couvrir, sans te commander bien sûr. 

Il croisa le regard de Daniel. Il ne le considérait pas mais comme dit plus tôt, il n'aimait pas offenser. Respecter l'intégrité de tous était sa devise. 

-Il faudrait que tu sois plus méthodique, dans ton quotidien. Tu ne termines jamais ce que tu commences, du moins c'est ce que j'ai remarqué. Tu ne t'habilles même pas entièrement que tu poses déjà tes mains sur une autre affaire. Et après, tu me gronderas dans ta barbe parce que tu as fait tomber le tuberware en essayant de mettre une veste en même temps.  C'est un conseil utile je pense. Tu devrais le prendre en considération, dit-il en souriant. 

[Daniel]

J'ai soudainement tourné les yeux vers lui. Je le regardé avec intérêt pour une fois parce que, sérieusement qu'est-ce qu'il foutait ?

Puis je l'écoutais parler dans l'incompréhension avant de rigoler à ses paroles. Ce mec, c'est une immense blague, vraiment. Non, pas de ça avec moi.

-Arrête tes conneries, steuplé.

J'ai sourit, similairement à lui. 

-Ça là, ton truc, ta...Ta gentillesse dégoulinante là, ça sert à rien ici.

J'ai reprit le tuperware.

-Tu sais ce qui sert, ici ? Hmm...

Je me penche vers lui.

-Ne t'inquiète pas pour les autres. Ta survie se base sur ce que t'es prêt à sacrifier. Alors, pas de ça avec moi.

Je prends ma veste, parce qu'en vrai il a raison j'ai pas envie de me geler les couilles.

Je suis pas méthodique ? Soit, ça me tuera peut être, il pourra récupérer l'appart à ce moment, c'est cadeau de la maison. Je finis par me décaler de Caleb. Bon, je me casse, j'ai à faire. Je suis devant la porte d'entrée, la poignée dans mes mains.

-Mais merci maman, j'y réfléchirai peut-être.

-Parce que tu crois que je suis gentil avec toi  ? 

Caleb força le regard de Daniel, abominablement sûr de lui. Il s'approcha d'une allure calme et sereine du visage de ce dernier, dans une dévergondance dégoûlinante. 

-Parce que tu crois que je suis gentil  ?  Tu crois que, parce que je te donne un conseil, que je te donne ce tuperware, que je te prépare à bouffer, je suis gentil avec toi  ? 

Soudainement, la voix de Caleb se mit à être plus grave et moins gaie. 

-Je suis juste là pour le deal. Comme je te l'ai promis. Je t'aide, tu m'aides. Moi, je n'ai pas besoin de sacrifier quoi que ce soit de ma vie pour survivre mon cher. 

Il reprit son ton jovial, malicieusement, et se mit à jongler avec des oranges. 

-Moi, j'ai pas besoin de faire du mal pour me faire respecter. 

L'orange tomba violemment par terre, et il resta silencieux quelques instants. 

-Parce que tu risques à tout moment de te trouver dans cet état. 

[Daniel]

Je ne défaillais pas non plus dans son regard. J'étais pas du genre à regarder ailleurs pour si peu. J'esquissais un sourire, en ricanant. Eh ben dis donc, chaque pot à son couvercle. 

-T'es beaucoup plus supportable comme ça.

Je récupérais l'orange, à terre en commençant à en enlever la peau.

-Eh bien, il n'y a pas de souffrances que je n'ai pas eu le plaisir d'endurer. 

J'enlevais la peau, en la laissant tomber par terre. Ouais, douleur physique, morales. J'avais tout enduré. C'était présomptueux, débile à dire pour sûr, mais je ne faisais que peser mes mots. Je m'y connaissais, en douleur. J'étais très résistant à cette dernière, et je savais l'infliger, aussi. Mais bref.

-Au quel cas je finissais dans cet état, comme tu dis, je n'aurais qu'à rendre dix fois la douleur à celui qui m'a fait souffrir.

Finalement, l'orange nue, je croquais dedans en pleine dents, en levant les yeux. Mhh, pas mal.

-Tu sais quoi, c'était très intéressant comme discussion. Vraiment.

Je donnais sarcastique, je ne l'étais pas. Je le pensais vraiment. Enfin bref. J'ouvre la porte. 

-Profite bien de l'appartement.

Et je referme, avant de partir. En repensant à la discussion, je jubile. Je ris, même. Ahaha, Caleb Caleb Caleb. Un vrai petit comique.